
« Je suis moi-même la matière de mon livre » disait Montaigne au lecteur des Essais, un curriculum vitae n’offrant pas de synthèse adéquate pour les éclairer. Un point de vue que partage l’auto-éditeur LIBERTAT au sujet des textes de PhB qui sont en accès libre sur le site Pensée & Poésie.
Dire, écrire et lire sont difficiles à conjuguer. Écrire conservait la parole au tout début et sa restitution s’effectuait à haute voix. Au fur et à mesure, l’écrit a pris l’ascendant sur la parole pour endiguer son flux, la ralentir, en donnant forme au penser mieux que ne le faisaient les joutes oratoires.
Écrire et lire se font en silence aujourd’hui, quand dire s’avère souvent bruyant, brutal, vulgaire ou inconsistant. Une vie est riche de rencontres et non de collisions, de l’accueil que Sapiens en fait sur la scène imaginaire et des représentations qu’il en donne.
La lecture d’un texte relie dans une même classe d’énonciateurs des éléments qui se reconnaissent sans se connaître, dénotant l’univocité de la conscience matérielle.